On the road again version réchauffée…
Billet qui devait initialement être publié après notre retour de Melbourne, fin Février, puisqu’il s’agit des moments passés sur la route entre Sydney et Melbourne. Donc après une longue stagnation en mode draft c’est un peu du réchauffé…
Chaque repas et la nécessité de s’arrêter pour dormir nous donnaient une occasion de sortir de l’autoroute et de rechercher un coin sympa pour se poser quelques heures. Donc nous rentrons un peu plus dans les terres (le bush comme on dit ici) et faisons quelques km à la recherche d’une petite bourgade pour déjeuner ou d’une rivière auprès de laquelle planter la tente pour la nuit. C’est aussi ça l’Australie et j’avoue bien aimer l’ambiance de la campagne.
Les petits villages sont construits sur un mode assez identique ici, une rue principale avec les commerces qui s’étalent tout du long de chaque côté des trottoirs, quelques rues d’habitations perpendiculaires et parallèles et puis c’est tout. La rue principale donc abrite la vie de la bourgade et tous les commerces y ont leur vitrine abritée sous de grands auvents en dur qui font des trottoirs de grandes allées totalement abritées du soleil ou de la pluie.
Activité assez réduite, l’érosion du temps est à peine perceptible. Une grosse impression de chape de plomb qui doucement vous incite à ralentir le pas dans ces petites villes qui tournent au ralenti.
L’architecture est aussi assez typique avec une dominante couvrant la fin du 19ème jusqu’aux années 50 je dirais. Un côté Angleterre bourgeoise mais aussi une impression Far West et Amérique du début du 20ème. Tout ça donne l’impression de se promener au fil des années et de temps en temps de se retrouver dans des passages de films américains.
La discussion s’engage assez facilement avec les habitants qui sont généralement très content de savoir que vous êtes français. D’ailleurs, c’est assez vexant, ils le devinent très rapidement et vous le font comprendre avec un grand sourire. Mais qu’est-ce qu’il a notre accent ??? Même quand on est très fier de l’avoir dissimulé et d’avoir utilisé une expression typiquement aussie, ils nous débusquent sans faille ! Heureusement qu’ils nous aiment bien.
Une de ces petites villes, Euroa, a vue passer Ned Kelly et son gang, le fameux bushranger qui dévalisait les riches pour donner aux pauvres. Le Robin Hood local qui a fait couler beaucoup d’encre (et peu de sang paraît-il) y a dévalisé la banque au bout de la rue.
Ned Kelly a frappé les esprits de l’époque car entre autres, il était revêtu d’une sorte d’armure métallique qui lui permettait de résister aux balles de la police, mais surtout il illustrait la tentative de rébellion d’une classe sociale de paysans totalement pressurée par les dettes contre l’autorité des banques et des juges des grandes villes. Il a fini pendu haut et court à Melbourne en 1880… Pas mal de littérature sur ces évènements en Australie.
Quelques livres achetés chez un bouquiniste tenu par un très vieux Monsieur. Empire Youth Annual 1947 est assez intéressant. Il vante aux enfants de l’époque les mérites de l’Empire Britannique pour chacun des pays (les Dominions) qui le constitue. 1947 étant l’année de l’indépendance de l’Inde, les commentaires y sont très prudents quant au devenir de ce nouvel état sorti du giron de la Couronne…
Chez le boulanger « pâtissier »… (faut le dire vite !)
No comment.
Les haltes pour la nuit peuvent être assez sympathiques. Auprès d’une rivière si possible car les journées sont chaudes en Février. Une fois la nuit tombée, bien avoir fait sa vaisselle et toute la nourriture rangée dans la voiture ou gare à la visite des possums gourmands et absolument sans-gêne!
Quelques curiosités glanées sur le bord de la route.
Le propriétaire de la Mustang, un charmant monsieur de 70 ans, m’a fait la liste de toutes les pièces qu’il a changé pour restaurer son chef d’œuvre. Il a finalement conclu avec un clin d’œil, que la plus vieille pièce c’était finalement lui, le chauffeur ! Celui du pickup Ford était lui très fier de sa couleur, le orange Holden original (marque de voiture australienne). Toujours ces camions impressionnants, les road train et les motorhome démesurés.
Je termine par une photo de jolie prairie en vous laissant imaginer le chant des cigales. Tout ça est très reposant et ces paysages de campagne nous changent beaucoup de l’océan omniprésent à Sydney.
Oz Paul ! 